Sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray

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Homélies

Dimanche 27 janvier 2019 – 3ème dimanche ordinaire- C

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Frères et sœurs, il n’est pas si lointain le temps où les catholiques ne lisaient pas la Bible. A son époque, moniale catholique, Ste Thérèse eut l’autorisation exceptionnelle de lire les lettres de St Paul. Elle fut un de ces petits dont parle Luc, qui se laissent conduire à Dieu dans la profondeur de son mystère, mais elle fut aussi un guide pour tous et en particulier pour "les théologiens." Avec beaucoup de simplicité, Thérèse aimait méditer sans cesse l’Ecriture en y découvrant le mystère du Christ. Nourrie de la science de l'amour, sa lecture de la Bible s'oppose, d’une certaine façon, à une démarche plus scientifique. Elle en témoigne dans l’ « Histoire d'une âme », son témoignage autobiographique… Dans l’Évangile elle trouva avant tout la miséricorde de Jésus... Nous sommes proches de l’Evangile de Luc. Et le point final de son récit fut la confiance et l'amour, des mots qui ont éclairé son chemin de sainteté, qui ont guidé ce qu'elle appelait son petit chemin de confiance et d'amour, celui de l'enfant qui s'abandonne : la petite voie de Ste Thérèse. Cette pratique nous la retrouvons dans le document conciliaire sur la Parole de Dieu Dei Verbum. Celui-ci invite les chrétiens à une lecture fréquente de la Bible. « En effet, l’ignorance des Ecritures, c'est l’ignorance du Christ » dit le concile en citant St Augustin. Dei Verbum précise alors de façon très concrète des méthodes pour entrer dans le texte de la Parole de Dieu en se laissant imprégner par le texte dans la liturgie, par des cours proposés ou d’autres moyens, mais aussi dans la prière. «  Nous lui parlons quand nous prions, mais nous l'écoutons quand nous lisons les oracles divins » dit St Ambroise de Milan

« Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. » Ainsi s’exprime aujourd’hui l’évangile de Luc. Ce Théophile, en Grec « l’ami de Dieu », c’est chacun d’entre nous. Luc s’adresse à chacun d’entre nous, et nul, comme chrétien, n’est dispensé de prendre ce chemin là. Ste Thérèse l’avait compris, et le Concile en fait un de ses grands axes. Cette année liturgique, le dimanche, nous lisons l’évangile de Luc. Et il est bon de se rappeler quelques petites choses :

Luc est vraisemblablement le « cher médecin » qui accompagne Paul au cours de ses voyages missionnaires (Col 4,14 ; 2 Tm 4,11 ; Phm 24). Né en terre païenne, peut-être à Antioche, en Syrie, il n'a pas connu Jésus durant sa vie terrestre. Cultivé, il manie la langue grecque avec beaucoup d'élégance. Il a une prédilection pour les pauvres et les méprisés. La communauté de Luc est formée de chrétiens d'origine païenne et de culture grecque, vivant hors de Palestine. Certains sont pauvres et rejetés par l'environnement juif et païen. Luc insiste sur la réalité de la résurrection de Jésus, notion peu familière aux Grecs ; il appelle Jésus « Sauveur », titre plus explicite que celui de « Messie » ; contrairement à l’usage  répandu en milieu païen, il souligne que le seul Seigneur n'est pas l'empereur mais Jésus. Afin de soutenir l'espérance des chrétiens méprisés, Luc souligne la libération qu'apporte l'Evangile. Ainsi les béatitudes, chez Luc, évoquent moins un idéal, comme chez Matthieu, que l’annonce d’un renversement de la situation des chrétiens pauvres et méprisés, à qui Dieu ouvre un chemin de libération : « Heureux vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous… Mais malheureux, vous les riches : vous tenez votre consolation… » (Lc 6, 20 et 24). Dans les Actes des apôtres, il présente la diffusion de la foi chrétienne dans l'empire. Ainsi Luc est un témoin de première main ayant fréquenté l’apôtre Paul. Jean XXIII aimait comparer la paroisse à une fontaine de village où chacun peut venir s’abreuver. La Parole de Dieu est de ce type. En fréquentant l’évangile de Luc, dans la liturgie et de façon personnelle, nous sommes invités à nous y abreuver. Elle coule à flots, n’hésitons pas à venir y boire. C’est l’invitation de Luc.

P. Gwenaël Maurey


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