Sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray

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Homélies

Dimanche 5 janvier 2020 – Epiphanie du Seigneur - A

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Nous connaissons tous l’histoire des mages. Quoique ? L’Evangile ne nous dit jamais qu’ils étaient rois, qu’ils étaient trois. Et puis, il y a aussi cette légende du 4e mage ! Oui un 4e mage qui avait manqué le rendez-vous de Bethléem. Il était arrivé trop tard : plus de crèche, plus personne, plus rien ! La dernière séance de la crèche vivante a eu lieu il y a longtemps, et celle du parvis de la basilique est démontée.

Mais pourquoi était-il arrivé si tard, trop tard ? Il n’était pourtant pas de ceux qui sont toujours en retard ! Il était en retard parce que, nous dit la légende, durant son voyage vers Bethléem, on avait constamment fait appel à lui, et il ne savait rien refuser. Tout au long du parcours, les gens demandaient une bonne parole, un encouragement, et même parfois, plus rarement, un peu d’argent. Les hommes ont plus besoin d’amitié, d’entraide que d’argent. Et très souvent, on lui demandait tout simplement d’écouter, car il avait l’art d’écouter avec son cœur.

Ainsi, il arriva à Bethléem trop tard. Alors il se dirigea vers Jérusalem. Bethléem / Jérusalem, c’est tout près. Deux heures de marche à peine. Avec, malheureusement, aujourd’hui, un mur de séparation. Il arriva à Jérusalem trente ans après les trois autres mages qui avaient découvert la crèche grâce à l’étoile. Mais il n’y avait plus d’étoile. Il aboutit à Jérusalem juste au moment où Jésus était crucifié, oui, sur une croix, comme un esclave, un malfaiteur. Tout semblait s’écrouler. Trop tard, mais juste à temps. Il avait, croyait-il, perdu tout son temps depuis trente ans, jusqu’au moment où il apprit que Jésus, lui aussi, avait perdu son temps pour les hommes, les écoutant, les consolant, partageant leurs repas, les guérissant, leur pardonnant, les aimant… Il comprit alors que le temps le meilleur était celui d’aimer, d’être dérangé, de s’oublier, de ne plus penser qu’aux autres. Que le plus beau cadeau, c’était de donner son temps. Et il repartit heureux, loin, très loin. Quelques jours plus tard, le Christ, ressuscité, le rejoignit sur sa route et lui dit : « Continue, tu es sur la bonne route, la mienne, celle de l’amour. »

Frères et sœurs, j’aime bien cette légende du 4e mage. Elle nous dit à sa façon le mystère que nous célébrons en cette fête de l’Epiphanie : la manifestation du Seigneur. Par les trois offrandes des mages, les Pères de l’Eglise ont su reconnaitre la véritable identité de l’Enfant de Bethléem. L’or était offert au Roi, l’encens au Dieu, et la myrrhe à Celui qui devait mourir pour nous. Ainsi se révélait, se manifestait la véritable identité de Jésus. La vie de service du 4e mage révèle en quelque sorte le lien fondamental entre le mystère de l’Incarnation et celui de la Rédemption, entre Noël et Pâques. Il n’arrive pas trop tard, mais juste à temps. Il découvrit que lui, Jésus, avait aussi perdu son temps en écoutant, en consolant, en partageant, en guérissant, en pardonnant, en aimant… Que serions-nous si nos fêtes de Noël étaient sans lendemains ? Que serions-nous si cela ne change rien dans notre vie quotidienne ? Oui, Noël nous conduit à Pâques, et Jésus, lui-même, se révèle, se manifeste dans nos vies ! Au fond, nous sommes tous invités, dans notre quotidien, à être le 4e mage, ou plutôt le 4e roi. Et que vivent les rois !

P. Gwenaël Maurey


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